Ce qui devait être une semaine de vacances “touriste de base” selon certaines connaissances de Jakarta s’est révélé une expérience totalement dépaysante, relaxante et riche en émotions, en tout cas très réussie. J’ai pu m’y identifier a tout une palette de gens, de la touriste qui utilise ses quelques rudiments d’indonésien pour marchander sec, et engager quelques conversations un peu plus authentiques avec les locaux, a l’expatriée en recherche de détente et d’ « occidentalité » a 2h de Jakarta, au backpaper qui dort dans les losmen douteux, a l’apprentie surfeuse dans la foule d’apprentis surfeurs a Kuta.
Si ce qui oppose en premier lieu les étrangers aux locaux a Jakarta (Cikarang par extension), c’est cette impatience et propension a s’énerver (occidentales) contre la maitrise de soi et l’apparente absence d’affection personnelle par les problèmes (orientales), a Bali on sent encore ce décalage mais les gens ici ont l’air authentiquement zen et pas quelques peu zombeifiés par la religion, non pas quelque peu hagards et sans initiative mais souriants, positifs et détendus. C’est peut-être un peu exagéré comme comparaison et influencé par la détente que l’on ressent quand on passe de Jakarta, frénétique, encombrée, polluée, à Bali, beaucoup plus reposante. Il faut ajouter que j’étais enfin en vacances, bien méritées je trouve.
Première déception, en sortant de l’aéroport. Je m’attendais à trouver des minibus et a me mélanger a la population locale, mais c’étaient bien des hordes de taxi qui m’attendaient, tous plus convaincus les uns que les autres que j’allais monter dans le leur. Et quand j’ai commencé à demander mon chemin vers les bemo (minibus locaux) on m’a répondu de prendre un taxi, pas toujours de façon très sympa. Donc premier constat : les touristes ici sont sensés suivre des voies prédéfinies et se déplacer avec les moyens prévus pour eux. Si tu essayes de sortir du rang, on te regarde de travers. En fait c’est encore quelque chose que j’avais remarqué, et dont je vais me rappeler tout au long de ce séjour : a partir du moment où la plupart des étrangers font quelque chose, les indonésiens ne comprennent pas que d’autres fassent différemment. Cela entre dans une logique pas toujours limpide, et c’est très difficile de les faire sortir de cette logique. Finalement après un minibus et une demi-heure de galère à chercher le suivant (il devait y en avoir 3 en tout), je finis par monter a l’arrière d’un scooter qui a du m’arnaquer mais finalement je suis arrivée a bon port pour bien moins cher qu’en taxi et le trajet a été plutôt agréable…
Donc, premier choc a l’arrivée à Ubud, dans le centre de Bali. C’est une ville qui est assez courue pour sa situation centrale, avec un accès facile a de nombreux « spots » touristiques, gros temples et volcans, ainsi que des promenades dans des rizières voisines, bien agréables. L’occasion pour plein de photos, des rencontres rapides avec des locaux (qui essayent de nous vendre des coconuts pour des prix indécents) et croiser quelques autres touristes, avec des touches plus ou moins ridicules. Le truc marrant au début a été d’entendre parler français partout… Beaucoup de touristes dans l’intérieur de Bali et les autres coins que Kuta (plus sur Kuta plus tard) sont français. En fait on a tous envie d’être dans des coins zen, pas trop courus par les fêtards bourrins australiens et ou il y a autre chose à faire que plage+teuf. Deux jours de détente donc a Ubud, balade dans les rizières, visite d’un temple avec des singes « sacrés » plutôt rigolos, bouffe indonésienne (pas si mal que ca finalement), un peu de shopping, il y a plein de boutiques pleines de fringues ethniques, fabriquées sur place, et pas chères du tout.
Etape suivante, Padang Bai, un petit village de pêcheurs sur la cote Est, apparemment un bon spot de plongée et un endroit pas trop touristique (enfin forcement vu que c’est dans notre guide). Je l’ai choisi car c’est le village sur lequel il y a le moins de texte et en même temps sur internet on me dit que c’est super joli… en route, après avoir négocié la voiture. Il y a eu malentendu ici, ou alors le chauffeur était de mauvaise foi, enfin surement un peu des deux, mais finalement on s’en sort avec un bon prix et on arrive sans encombre.
Un petit mot sur le chauffeur. Pour se déplacer à Bali il y a plein de solutions différentes. Quand on est un groupe l’idéal c’est de louer une voiture, avec ou sans chauffeur. A Ubud entre autres on se fait harceler par des mecs qui ont une grosse bagnole (ou un petit minibus, ca dépend comment on voit les choses). On discute de ou on veut aller, aller-retour ou pas, combien de personnes etc et on négocie le prix (très important sinon non seulement on se fait enc….. mais en plus a sec). Le cas dont je parle la, on se baladait avec ma mère et ma tante, le mec de ma mère était resté a l’hôtel (enfin hôtel, façon de parler, plus sur le sujet plus tard, un sujet a la fois). On avait prévu de partir a Padang Bai le lendemain, certainement en prenant le shuttle bus, en gros un minibus (encore un) qui sert à déplacer les touristes entre les différents points touristiques de l’ile. C’est un des moyens les plus économiques quand on ne sait pas / veut pas marchander. Le problème c’est les horaires imposés. Donc un chauffeur nous demande si on veut une « transportation » et on se dit tiens pourquoi pas, on est 4 et on voudrait partir a Padang Bai demain matin. Il sait très bien combien coute le bus a touristes, et finalement on négocie pour un peu moins que le prix de 3 places de bus. Mais le lendemain en nous voyant arriver a 4 il dit que non c’est pas possible on était que 3 la veille. Donc petite embrouille, je lui dis qu’on avait un deal, que j’avais dit 4 personnes, et que de toute façon ca change rien, ca fait le même trajet. Finalement on part et a l’arrivée il demande plus. Mais on lui dit c’est trop tard mon grand, et puis nous prend pas pour des cons si on est partis c’est que tu y gagnes encore. Enfin pas comme ca, ca c’était après entre nous. C’était rigolo, en partant il a dit qu’il m’aimait pas et que j’étais pas juste. Enfin la conclusion a laquelle on est arrivés c’est qu’il avait bien entendu qu’on devait être 4 mais comme on était que 3 pour discuter et que je discutais ferme ca avait du l’embrouiller et il était resté sur 3 personnes. Enfin encore une carence de logique quelque part, mais au final la moralité c’est que le touriste se fait dans la grande majorité des cas entuber, donc il faut toujours négocier ferme et ne pas faire de sentiment même si un local fait l’offensé…
Les quelques jours a Padang Bai ont été relaxants, avec plongées superbes : le premier jour joli, super de replonger, ca faisait presque un an ; le deuxième jour après une heure et demie de route le long de la cote et parfois dans les collines (paysages superbes de rizières coincées dans les montagnes), on est arrivés sur une plage sympa comme tout, on plongeait directement de la plage sur une épave toute cassée mais envahie de coraux, poissons et… plongeurs ! En fait on n’en pas pas trop vu (de plongeurs) mais les plongées étaient superbes et je me suis bien amusée à passer sous des arches, a l’intérieur de l’épave, etc. Le 3e jour de plongée, les deux plongées étaient encore superbes, un peu au large de Padang Bai, et on a vu des requins les deux fois !!! Super… L’après-midi on avait du temps après la plongée, donc on s’est fait des balades sympa autour du village, dont l’une sur une plage très jolie avec des petites baraques-resto en bois, a laquelle on accédé par un petit chemin qui passe dans la colline au dessus du village. Une autre balade nous a amenés à un ensemble de deux temples hindouistes. De derrière les temples, un petit chemin descendait vers la falaise et menait à un autel dans une petite grotte, avec des offrandes et des statues de dieux. Il était entouré d’un balcon donnant directement sur la mer, vraiment sympa comme endroit, je pense très propice a la méditation. Le soir ensuite, diner dans un des petits restos en bord de mer (ou bord de port, ceux-là étant encore moins chers). J’adore ce genre d’endroits, ou on ne sent pas comme faisait partie d’une masse de touristes totalement dans les sentiers battus (ou plutôt les autoroutes embouteillées).
Mais il fallait y passer justement par l’autoroute, ne serait-ce que pour une journée, car il aurait été dommage que ma famille quitte Bali sans avoir vu le moindre coucher de soleil sur la plage ! Donc le jeudi, direction Kuta donc, encore une fois avec un minibus privé, après de fermes mais sympa discussions de prix. On se fait déposer non pas a Kuta qui est très animé mais a Seminyak, plus chic, ou il y a moins d’Australiens et plus d’Européens. Coucher de soleil un peu raté, il y avait trop de nuages... La dernière soirée est sympa, resto indonésien typique ou on choisit ses plats dans une vitrine et on se compose son assiette soi-même. Le lendemain après une session plage, puis déjeuner a Kuta (histoire qu’ils voient a quoi ca ressemble, quand même), je les mets dans un taxi pour l’aéroport et je prends une leçon de surf histoire de, et comme mes potes n’étaient pas encore arrivés, ca tombait bien. La leçon a été plutôt marrante. Comme je ne pouvais pas me joindre a un groupe (trop tard) et que je ne voulais pas payer 50 dollars pour une heure de cours particulier en passant par une école, je me suis baladée sur la plage et la un sauveteur m’a demandé gentiment si je cherchais quelque chose. Je lui ai dit oui, un cours de surf, en rigolant et la il a appelé un mec qui m’a dit qu’il pouvait me donner un cours. Finalement j’ai négocié a 15 dollars l’heure et demi qui finalement s’est transformée en deux heures… et le mec était sympa, rigolo et a la fin j’arrivais à me lever (dans la mousse) presque a chaque fois !
A la fin de la leçon j’ai flâné un peu puis j’ai rejoint les potes qui étaient déjà arrivés à l’hôtel, en prenant un scooter-taxi, qui a été un peu dur à négocier, mais encore une fois c’est toujours possible ! Diner dans un resto presque de bord de mer, sympa et pas cher, suivi d’une soirée mémorable à Kuta. Il y a Kuta beaucoup de bars, restos, boites, de styles très variés, et tous assez proches donc c’est encore mieux que Jakarta pour sortir. Le truc qui fait bizarre c’est qu’au cœur du quartier pour sortir, il y a le mémorial pour l’attentat d’octobre 2001. Cela rappelle le danger (il parait qu’il y a des menaces très sérieuses sur Bali et Jakarta en ce moment, en particulier avec des cibles occidentales), et ca fait bizarre mais finalement le but de ce mémorial est de se rappeler et non de chercher à arrêter toute activité festive dans la ville.
Une petite pause ici, je suis en voiture, j’arrive bientôt et je dois me contrôler pour ne pas dire a mon chauffeur ce que je pense de son inefficacité… self control, voila une des choses que j’apprends (lentement) ici en Indonésie…
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