jeudi 5 avril 2007

Le cafard dans la salle de bains

Je ne sais pas pourquoi j’ai choisi ce titre, mais je trouve que ca sonne plutôt bien.
Ce n’est pas par hasard non plus, mercredi dernier en rentrant chez moi j’ai trouvé un charmant cafard qui se baladait autour de ma douche. Apres un combat épique contre cet intrus extrêmement combatif, j’ai enfin réussi à le mettre KO puis a le transvaser dans la poubelle, en un seul morceau… Un grand moment d’émotion pour moi (mon premier combat contre un cafard, car au Brésil j’avais lâchement fui devant l’ennemi). En même temps quand on y pense, un cafard c’est peut-être sale mais à part ca, ca ne mord pas que je sache, ou ca ne pique pas… mais par contre qu’est-ce que c’est moche ! Et ca a un nom qui n’inspire pas confiance. Et puis les antennes, je ne sais pourquoi mais ca me dégoute. En parlant d’antennes j’ai eu une petite pensée pour mes amis arachnophobes, car les toilettes ou je me change au boulot quand je dois mettre un bleu de travail sont colonisées par une famille de grosses araignées… bon c’est le type avec des longues pattes toutes fines et un tout petit corps, je les trouve pas top moches celles-là. J’ai aussi vu une petite grenouille toute mignonne près de ‘ma’ machine, ca a l’air de dégouter particulièrement les Indonésiens (ceci dit il parait que certaines peuvent filer des maladies). Pour rester dans les bestioles, qu’est-ce qu’on peut voir a Jakarta ? Toujours au boulot il y a pas mal de chats, d’ailleurs il y a un détail qui m’intrigue chez eux c’est que la plupart ont la queue coupée. Et je ne sais pas encore pourquoi (est-ce qu’il y a une superstition locale, ou une malformation génétique ?). Sinon il y a tous les insectes imaginables, en particulier les classiques moustiques, moucherons, sauterelles, libellules, papillons et lézards (appelés tchi-tcha). Des chauves-souris aussi, et j’ai même vu un singe attaché dans un jardin a Kemang (quartier huppé de Jakarta). Pour finir il y a aussi quelques rats dans mon quartier, mais je n’en ai jamais vu dans la maison (heureusement).

En parlant de chauves-souris, il y a une espèce toute particulière qui envahit les bars de Jakarta, appelée la batturfly, de bat (chauve-souris) et butterfly (papillon), soit un corps de papillon et un visage de chauve-souris… la ‘métaphore’ n’est pas de moi, mais je l’ai trouvée rigolote. Bref la batterfly a une proie favorite : l’expatrié, avec son gros portefeuille, en recherche de viande fraiche locale (je vais essayer de ne pas juger). Donc ca peut se traduite par un dialogue du genre :
Expat: “Hello! What is your name?
Batterfly: 50 000 rupiahs!” (environ 5 euro)
On peut aller plus loin et plus cher bien sur, je ne vais pas vous faire un dessin…
Il y en a de plusieurs espèces, celles en quête d’un mari ou en tout cas d’un copain généreux, et les prostituées avérées, surveillées par la mère maquerelle et qui se coachent entre elles (Regarde celui-là il est tout seul et tout bourré on peut se faire de la tune) ou danse comme des gogo-danceuses (enfin essayent parce qu’elles ne savent pas danser en général) sur le bar pour attirer l’expat en rut.
Il y a aussi différents genres de bars ou les trouver : les endroits les plus chics, dans les vraiment grands hôtels, rassemblent les spécimens les plus chics aussi. Il y a ensuite les bars pour expats « classiques », ou on trouve surtout la batterfly timide et qu’on ne peut pas appeler pute en général (il doit y en avoir aussi, mais c’est discret) et enfin les bars glauques dans le « Block M », ou on voit clairement les mères maquerelles surveiller leurs pouliches qui dansent sur le bar. C’était notre dernière destination vendredi soir, et j’avoue mon penchant pour les endroits un peu trash (favelas et autres) mais après 2h là-dedans j’étais un peu dégoutée. Mais j’ai rigolé aussi, bien sur. En autre quand j’ai jeté un œil sur les filles qui dansaient sur le bar. Elles étaient toutes habillées comme des s…… avec des mini mini jupes et des hauts qui s’apparentaient plus à des soutifs. Elles étaient en général pas mal foutues, mais certaines avaient une petite bedaine, et l’une, qui avait un des corps les mieux, avait par contre un visage un peu bizarre et… il lui manquait 2 dents, pas exactement au milieu mais bien visibles en tout cas… la batterfly dans toute sa splendeur. A part ca je rigole mais je plains ces pauvres filles, et je suis bien contente d’être à ma place et pas a la leur. Tiens d’ailleurs une des maquerelles a essayé de me recruter, j’ai bien rigolé.

Sur le sujet des expats il y a encore beaucoup à dire, et entre autres que les différences culturelles a Jakarta ne se trouvent pas seulement entres expats et Indonésiens mais aussi entre différentes nationalités d’expats. C’est quelque chose que j’ai eu tendance à oublier, mais qui est bien réel. Il y a les sujets de conversations ou on n’arrive pas à participer, comme par exemple les donuts (on ne mange pas trop de donuts en France, en plus entre nous c’est degueu les donuts). Donc les donuts, en Indonésie, en Australie et aux Etats-Unis. Il paraitrait qu’en Indonésie pas mal de gens commandent 10 donuts et les mangent tous seuls en 1/2h, donc ca fait bien rigoler les Ricains et Australiens, qui au début ne comprennent pas quand ils vont dans un café ricain et commandent un donut, on leur en apporte 3 ou 4. Il faut dire que les Indonésiens ne sont pas très forts pour comprendre que tout le monde ne fait pas comme eux. On peut ajouter au « gap » que les Anglo-Saxons en général sont quand même assez proches au niveau culturel (ou au niveau du manque de culture peut-être) et en plus ils ont tous la même langue maternelle donc pour moi c’est pas forcement facile. Imaginez quelqu’un qui parle bien français mais se retrouve dans une soirée avec que des Français, Belges et Québécois qui parlent français comme ils parlent entre eux, c’est pas toujours facile de suivre. Et on est toujours le spécimen qui parle avec un accent bizarre. Mais j’assume et même j’emmerde ces gens qui ne parlent qu’une langue et ne sont même pas foutus d’en apprendre une autre. % (pour une autre différence culturelle, voir le mail « coucou les picards 2 »).
Enfin par moments je me pose vraiment des questions sur l’expatriation, ce que ca m’apporte vraiment mais aussi ce que j’y perds. Parce que finalement je ne suis pas en France pendant ce temps-la, et les gens en France continuent de vivre pendant que je n’y suis pas, construisent des choses et avancent pendant que moi je me débats pour me reconstruire une vie, un équilibre et des relations sociales, et tout est à recommencer quand je repars pour un autre endroit. C’est marrant, c’est un aspect que je n’avais qu’entrevu quand j’étais au Brésil, peut-être parce que je n’y étais que pour 6 mois, dans le cadre des études en plus. Mais la je travaille et la suite logique pour moi du point de vue professionnel sera surement de rester expatriée, en Indonésie ou dans un autre pays. Finalement je ne sais toujours pas ce que je ferai, ni ce que je veux faire dans un an, deux ou même dix ans. Mais c’est cool quand même d’être en Indonésie…

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